Maison ossature bois : une technique d’avenir
Matériau ancestral, le bois a traversé les continents et les époques sans jamais démériter. Et s’il séduit encore aujourd’hui, c’est parce qu’il présente de multiples qualités esthétiques, pratiques et écologiques.
Etat des lieux
Beau, élégant, noble et chaleureux, il allie en effet solidité, robustesse et résistance aux intempéries, aux tremblements de terre, à l’altitude ou encore aux températures extrêmes… Excellent isolant phonique mais aussi et surtout thermique, il protège l’intérieur de la maison aussi bien du froid que du chaud et évite les déperditions d’énergie. Recyclable et désormais exploité de manière responsable et contrôlée (voir encadré « rappel labels »), il utilise en outre jusqu’à vingt fois moins d’énergie que le béton dans sa phase de production. Une production qui, en plus, ne demande que très peu d’eau. À l’heure du développement durable, on comprend donc que le bois soit de plus en plus plébiscité comme matériau de construction et qu’il soit devenu l’élément clé de l’éco-habitat. Depuis 2001, on a d’ailleurs constaté que le nombre de maisons en bois a progressé de 46 % en France. Pourtant, aujourd’hui encore, seulement 4% des maisons individuelles du pays sont en bois contre 60% dans les pays scandinaves, 90% aux Etats-Unis et au Canada et 30% chez nos voisins Allemands…
Un système efficace et rapide
Lorsque l’on parle de maison à ossature bois, on fait référence à une construction dont la structure porteuse est en bois. Ce système constructif, très utilisé depuis longtemps par les nord-américains, les canadiens ou encore les pays nordiques, n’est pas, contrairement aux idées reçues, exclusivement réservé aux chalets des régions de montagne. Le montage de la maison en lui-même ne dure que quelques jours. La composition de bois, en général préfabriquée en majeure partie en atelier, est ensuite installée sur une dalle de béton et un isolant thermique (panneaux de bois compressés, de laine de chanvre, de mouton, de canard, de cellulose de papier…) vient s’insérer dans la structure. Les différents corps de métier interviennent ensuite pour venir mettre en place le reste des installations. De multiples essences peuvent être utilisées en fonction de la région et des besoins. Des mariages de matériaux (maçonnerie traditionnelle, bois, verre, métal…) peuvent également être envisagés. Dans un souci écologique, il est bien entendu fortement recommandé d’utiliser des bois naturellement résistants ou d’employer des traitements non polluants. On utilise par exemple souvent le Termitol Film de la société Cecil, film de polyéthylène qui repousse et tue les termites sans polluer l’environnement. Toujours dans une optique de protection de l’environnement, on déconseille également l’emploi de bois exotiques, qui, s’ils ne sont pas gérés durablement, dégradent les forêts du sud de la planète et qui, cultivés dans de lointains pays, nécessitent un transport parfois polluant.
Le Label FSC (Forest Stewerdship Council) a été crée en 1993 par groupement réunissant des associations de protection de l’environnement, des propriétaires forestiers et diverses entreprises de la filière bois. Son objectif est de favoriser la production et l’achat de bois issu d’une gestion forestière saine, éthique et durable. Ce label est actuellement le seul à garantir que le bois provient de forêts durablement gérées et participe ainsi à la lutte contre la déforestation.
Il certifie que les arbres arrivés à maturité sont utilisés et remplacés par de jeunes plants assurant ainsi le renouvellement forestier. Des audits réguliers sont effectués dans les sociétés d’exploitation forestière afin de vérifier que tous les critères sociaux, économiques et environnementaux exigés par le label sont bien respectés.
En Europe, le pari est aujourd’hui gagné puisque la forêt ne s’est jamais portée aussi bien. Elle croît en effet actuellement au rythme de plus d’un million d’hectare par an.
Un confort inégalé et durable
Parce qu’elles sont légères, les pièces de la structure peuvent être préfabriquées en atelier et transportées ensuite facilement à moindre coût. Parfois, les panneaux d’ossature arrivent même sur le terrain entièrement équipés de leurs fenêtres et de leurs parements. Un tel procédé à base d’éléments préfabriqués permet de réduire les frais de main-d’oeuvre et d’outillage. Cet avantage permet également un montage rapide. La mise en place d’une maison à ossature bois est ainsi en général terminée au bout d’une semaine et la construction totale peut prendre deux à quatre mois de moins qu’une maison maçonnée. L’ensemble présente en outre de nombreux avantages :
• Plus économique que le parpaing, le bois est aussi sept fois plus léger que le béton et moins polluant dans sa production.
• Le chantier mis en oeuvre est propre, ne mobilise qu’une équipe réduite qui ne dépasse en général pas quatre personnes et ne génère que des déchets recyclables.
• L’habitat bénéficie de toutes les qualités mécaniques et techniques du bois : isolation thermique, phonique, bonne régulation de l’humidité intérieure, absence de ponts thermiques (qui peuvent représenter jusqu’à 30 % des pertes de chaleur dans les constructions traditionnelles).
• Les murs présentent une épaisseur d’une vingtaine de centimètres seulement, ils permettent donc de gagner en espace intérieur et laissent en plus la possibilité de pratiquer des grandes ouvertures. Et malgré cette faible épaisseur, la maison en bois est thermiquement très performante, notamment grâce à la présence de l’isolant au sein même de la structure.
• La technique peut s’adapter à tous les terrains, qu’ils soient inclinés ou plats, grands ou petits…
Enfin, d’un point de vue esthétique, le bois laisse une grande liberté de création. Le mariage avec d’autres matériaux (métal, verre, brique, béton…) est toujours très réussi et permet de varier les styles : contemporain ou plus traditionnel, original ou classique. Habitation légère, résidence secondaire, villa de luxe… tous les cas de figure et toutes les tailles sont envisageables, sur un ou plusieurs niveaux. De nombreuses réalisations sont donc possibles, tant dans la forme de la maison que pour le revêtement des façades. On peut en effet masquer l’ossature bois et donner un style contemporain ou traditionnel à la maison en y ajoutant un bardage, un enduit, une façade de briques ou encore de pierres… le choix du parement permet ainsi de s’inscrire en toute beauté dans une tradition régionale.
Vos démarches
Pour mener à bien un projet, il est primordial de faire appel à des experts qualifiés. Car si la construction d’une maison à ossature bois est plus rapide, plus écologique et parfois plus économique, elle exige impérativement un savoir-faire pointu et une main d’oeuvre spécialisée. Seule une mise en place dans les règles de l’art et une connaissance parfaite des exigences de la construction bois, notamment dans ses aspects thermiques et acoustiques, permettront d’obtenir un résultat pleinement satisfaisant. L’objectif final étant de pouvoir construire un habitat agréable à vivre en hiver comme en été, avec un minimum de dépenses de chauffage et une déperdition d’énergie moindre. Il est donc impératif de faire appel à un architecte ou à un maître d’oeuvre spécialisé qui a déjà fait ses preuves.
Une maison en bois permet de gagner environ 10% d’espace intérieur par rapport à une maison maçonnée.
Une structure bois ne signifie pas forcément un parement en bois. Il existe en effet des maisons maçonnées avec un bardage de bois et des maisons à ossature bois avec la même apparence extérieure qu’une maison maçonnée.