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Publié le 11/08/2008 | par mcommemaison

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Une eau de pluie valorisée

On le sait, de nos jours, l’eau est précieuse et le gaspillage fréquent. Alors pourquoi ne pas récupérer l’eau qui tombe du ciel sur les toits ? L’idée n’est pas nouvelle mais le courant écologique actuel la fait revenir sur le devant de la scène. Explications.

État des lieux

Arroser le jardin, laver le linge, tirer la chasse d’eau des toilettes, prendre une douche ou un bain… l’eau nous est devenue indispensable au quotidien, pour des actions et tâches essentielles ou superficielles. Chaque français consomme au final, en moyenne, 200 litres d’eau par jour. Et le chiffre ne semble pas sur la voie de la diminution. La plus grande partie de cette consommation, soit plus de 90%, est utilisée pour l’hygiène corporelle, le ménage, la vaisselle, les toilettes. Et seulement 7% d’eau est destinée à être bue ou sert à la préparation des repas. Les systèmes de récupération d’eau de pluie, très présents et même souvent obligatoires chez nos voisins allemands et belges, commencent aujourd’hui à intéresser de plus en plus de particuliers français et à se poser en véritable alternative écologique à l’eau de ville. Leur utilisation peut permettre d’assurer au moins l’arrosage du jardin, au mieux l’alimentation en eau des toilettes, machines à laver et même des robinets… mais seulement à condition de connaître quelques bases et de respecter quelques conditions essentielles.


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Une alternative à l’eau de ville

Pour répondre à ce besoin en eau sans cesse croissant, des solutions de cuves, collecteurs et réservoirs commencent donc à arriver dans les jardins. Leur objectif ? Récupérer l’eau de pluie pour des usages variés. Gratuite, cette eau présente des qualités appréciables, notamment parce qu’elle n’est ni calcaire ni chlorée. Utilisée pour la machine à laver, elle dispense donc de l’utilisation d’un assouplissant ou d’un anticalcaire et permet de prolonger la durée de vie des appareils électroménagers et des canalisations de l’habitation. Utilisée pour la douche ou le bain, elle est aussi très douce pour la peau. Récupérée à partir de la gouttière, l’eau de pluie arrive dans une cuve ou une citerne. Seul impératif : elle doit être stockée à l’abri de l’air, de la chaleur et de la lumière pour limiter la prolifération de germes et d’algues. Parfois, un filtre est installé en amont, sur la gouttière, afin d’empêcher les feuilles et résidus d’arriver jusque dans la cuve. De manière générale, mieux vaut toujours faire un diagnostic des besoins et des solutions possibles avant toute installation.

Une cuve pour chaque usage

Plusieurs solutions sont disponibles, des kits prêts à installer sont notamment disponibles en jardineries, et des installations plus complexes peuvent être mises en place par des professionnels. Les cuves et citernes disponibles sur le marché sont en général en polyéthylène haute densité (PEHD), en acier, en béton ou encore en bois. Chacune présente des qualités et avantages divers en terme de coût et d’esthétisme, de discrétion ou encore de facilité d’installation. La plupart d’entre elles se mettent en place dans le jardin mais pour plus de discrétion, certaines marques proposent des réservoirs sans pompes qui s’installent sur le toit du garage ou des citernes adaptées au sous-sol. Les contenances disponibles sur le marché sont très variables, d’environ 200 à plus de 30 000 litres et sont à choisir en fonction des besoins.


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Si on souhaite utiliser l’eau uniquement pour arroser le jardin, nettoyer la terrasse ou encore laver la voiture, on peut se contenter d’acheter une cuve équipée d’un robinet à placer sous la gouttière pour un prix très raisonnable. Un système peut également être ajouté sur la gouttière pour empêcher l’intrusion de feuilles. De contenance variable, la cuve peut également être enterrée. Elle doit alors être équipée d’une pompe mécanique ou électrique. Enfin, des colonnes de récupération d’eau de pluie, sans pompes, sont également spécialement conçues pour faciliter l’arrosage. Pour tous ceux qui veulent, en plus, utiliser cette eau pour les toilettes et la machine à laver, la cuve doit avoir une contenance plus importante, d’au moins 10 000 litres, qui dépendra du nombre de personnes. Le système doit également être plus complet qu’une simple cuve et comporter une filtration, un compteur d’eau, un clapet anti-retour, une pompe… Pour l’installer, mieux vaut faire appel à une entreprise spécialisée en la matière. Enfin, si vous voulez pouvoir arroser le jardin, laver votre voiture, alimenter toilettes et robinets mais aussi boire l’eau récupérée, il faut alors envisager la mise en place d’une cuve avec un système de filtration adéquat et performant (filtre à charbon actif, osmoseur, ultraviolet, cartouche céramique) qui devra être entretenu très régulièrement. Pour enlever les polluants qui pourraient se trouver dans l’eau et la rendre potable, il est en effet indispensable de la filtrer. Si la configuration et l’équipement sont adaptés, l’eau de pluie pourra venir alimenter toute la maison, chauffe-eau et robinets compris, et être utilisée exactement comme de l’eau de ville. Là encore, un spécialiste saura vous conseiller au mieux en fonction de vos besoins.


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Les aides pour se lancer
• Un crédit d’impôt de 25% est aujourd’hui accordé pour l’installation d’équipements de récupération et de traitement des eaux de pluie si celle-ci est réalisée par un professionnel et selon quelques conditions. Par exemple, l’utilisation de l’eau doit être uniquement extérieure. Pour en savoir plus, contactez la direction générale des impôts.
• Renseignez-vous également auprès de votre département ou de votre mairie, vous avez peut-être droit à une prime pour mettre en place de votre citerne. Certaines communes subventionnent en effet l’installation de cuve de récupération et de rétention des eaux de pluies.

 

Un investissement écologique

À l’évidence, la mise en place d’un système de récupération d’eau répond à des motivations avant tout écologiques puisqu’il s’agit de préserver une ressource naturelle essentielle tout en épargnant au maximum les nappes phréatiques. Mais il existe également un avantage financier sur le long terme. Tout d’abord, l’équipement présente à lui seul une véritable plus-value pour la maison et l’eau qu’il fournit est complètement gratuite. On réalise aussi de petites économies au quotidien notamment en n’ayant plus à acheter d’assouplissants ni d’anticalcaire – un comportement qui présente également l’avantage d’être écologique puisque ces produits sont en plus des polluants pour l’environnement rejetés avec les eaux usés. Enfin, l’investissement est rentabilisé au bout de dix à quinze ans en moyenne. Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site Eaux de France qui met à la disposition des internautes un simulateur d’amortissement afin que chacun puisse y voir plus clair (www.eauxdefrance.fr/ simulateur.php). Et, détail important, l’installation des différents systèmes peut être envisagée aussi bien dans les habitations neuves que pour des rénovations.

 

Bon à savoir
• De manière générale, toute connexion entre l’eau de pluie et celle du réseau est absolument interdite.
• Les cuves peuvent être installées sur des éléments rehausseurs qui facilitent l’installation d’un robinet et la prise d’eau.
• L’installation de réservoirs au sous-sol de la maison est une solution intéressante à envisager car elle permet de limiter les risques de gel.

 

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